Hermann Cohen
Le Père Augustin-Marie du Très-Saint-Sacrement
(Hermann Cohen)
Né le 10 novembre 1820, dans une famille juive distinguée de Hambourg (Allemagne), Hermann étudie le piano dès l’âge de 4 ans et est vite considéré comme un enfant prodige. À 12 ans, il se rend à Paris pour devenir l’élève et le protégé de Franz Liszt. Il se joint alors à un brillant cercle parisien que fréquentaient notamment George Sand, Alfred de Musset et Marie d’Agoult. De 1842 à 1846, Hermann Cohen voyage à travers l’Europe et effectue des tournées de concerts, tout en composant des œuvres pour piano.
Au mois de mai 1847, un jour qu’il dirigeait les chœurs à l’église Saint-Valère, il se sentit touché par une grâce divine au moment de l’élévation du Saint-Sacrement, puis, après une expérience du même ordre à Ems, il décida de se convertir au catholicisme. Hermann Cohen reçut le baptême le 28 août 1847. Converti sous l’influence de l’Eucharistie, il inaugure et fonde le 6 décembre 1848, dans la basilique parisienne de Notre Dame des Victoires, l’Adoration nocturne masculine. Trente ans plus tard, le 6 décembre 1878, elle donnera naissance à l’œuvre de l’Adoration sur la colline de Montmartre. Le 30 septembre 1849, il entre au noviciat des Carmes au Broussey. Il y reçoit l’habit et le nom de frère Augustin-Marie du Très-Saint-Sacrement. Il fait sa profession religieuse le 7 octobre 1850 et est ordonné prêtre le 19 avril de l’année suivante.
Le Père Hermann fut le confident spirituel des petits comme des grands, protecteur de Bernadette Soubirous en un temps où celle-ci devait faire face aux assauts des sceptiques, ami intime du saint Curé d’Ars et du pape Pie IX. Il joua aussi un rôle dans la fondation de couvents à Bagnères-de-Bigorre (1853), Lyon (1857), Tarasteix près de Lourdes (1857), et Londres (1862), où il s’était fait connaître pendant sa carrière d’artiste. Il passa quelques années en Angleterre, à la demande du cardinal Wiseman et avec la bénédiction du pape Pie IX, afin d’y restaurer l’Ordre du Carmel, disparu depuis la Réforme anglicane.
En septembre 1870 survient la guerre franco-prussienne et l’effondrement des armées françaises. Hermann, de nationalité allemande, doit quitter la France et se réfugier en Suisse. On lui propose de devenir l’aumônier des prisonniers français détenus à Spandau (près de Berlin). A l’occasion d’une épidémie de variole, Hermann assiste les prisonniers contaminés et contracte à son tour la maladie. Le 19 janvier 1871, on lui porte une dernière fois la communion. Fort de la présence de son Sauveur, il rend son âme à Dieu au chant du Salve Regina.
Présentation du fr. Augustin Marie du Très Saint Sacrement

Par le Père Jean-Gabriel RUEG lors des vendanges spirituelles du dimanche 2 octobre 2016